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AULU-GELLE



XXV. Définition du mot trêve par M Varron. Recherches attentives sur l’étymologie de ce mot.


Dans son traité des Choses humaines, au livre qui a pour titre : de la Guerre et de la Paix, Varron donne deux définitions du mot trêve. « La trêve, dit-il, est une paix de quelques jours entre deux camps ennemis. » Ailleurs, il dit que ce sont « les vacances de la guerre (Feriae belli). » Ces deux définitions paraissent plus remarquables par leur laconisme élégant et spirituel, que justes et complètes. La trêve n’est point une paix de quelques jours, puisque la guerre continue, bien que l’on ne combatte pas ; la trêve ne s’établit pas seulement entre deux camps, et souvent elle dure plusieurs jours. Que devient cette définition, si, après avoir conclu une trêve de quelques mois, les parties belligérantes abandonnent le camp pour se retirer dans les places fortes ? La trêve cesse-t-elle alors ? ou bien, si une trêve n’est qu’une paix momentanée, que dire de ce passage du premier livre des Annales de Quadrigarius : « Pontius, général des Samnites, demanda au dictateur romain une trêve de six heures. » Quant à l’autre définition, qui fait d’une trêve les vacances de la guerre, c’est bien plutôt un mot spirituel qu’une définition claire et complète. Les Grecs, pour désigner une suspension d’armes,