Page:Austen - L Abbaye de Northanger.djvu/539

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tira à elle, saisit la clef de l’autre porte qu’elle ouvrit facilement et sans produire aucun bruit capable d’accuser son indiscrétion, elle entra en marchant sur la pointe du pied ; elle put voir toute la chambre, et fut quelques minutes sans oser faire le second pas. Elle ressentit dans toute sa personne une espèce de frémissement. Elle jeta les yeux sur tout ce qui se présentait dans cette chambre qui était grande et belle. Elle y vit un superbe lit, garni de rideaux de bazin soigneusement arrangés, un poële très-brillant et très-orné, une commode en bois d’acajou, des fauteuils recouverts de toiles peintes, et une foule de beaux meubles que faisaient ressortir les rayons du soleil qui pénétraient à travers les carreaux de deux grandes fenêtres cintrées.