Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/186

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mots, il ne les aurait pas entendus. Ces diverses circonstances produisirent en elle une telle confusion de pensées, une agitation si pénible, qu’elle sortit aussitôt que Maria et ses belles-sœurs entrèrent. Elles avaient entendu le capitaine, et s’étaient hâtées de venir le joindre. Alice avait une belle occasion de connaître les amours, la jalousie des divers personnages qui se trouvaient réunis ; mais elle ne pouvait rester ; elle s’aperçut seulement que George Hayter était fort mal disposé pour le capitaine ; elle l’avait entendu dire avec dépit, lorsque Wentworth enleva l’enfant : « Pourquoi ne m’avez-vous pas obéi, Walter, quand je vous ai dit de ne pas tourmenter votre tante ? » Le son de sa voix exprimait son regret de ce que le capitaine avait fait ce qu’il aurait dû faire ; mais ni les sentimens de George Hayter, ni ceux d’une autre personne, ne pouvaient l’intéresser avant qu’elle eût calmé les siens. Elle était honteuse de la faiblesse de son cœur : comment pouvait-elle être émue à ce point pour une bagatelle ? mais enfin elle l’était, et il lui fallut presque une heure de solitude et de réflexions pour se remettre.

D’autres occasions de faire des remarques