Page:Austen - La Famille Elliot T1.djvu/191

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leur proposèrent la promenade, et insistèrent tellement qu’ils se laissèrent gagner. « Venez, donc, dit la vive Louisa en passant son bras sur celui du capitaine ; nous valons bien un lièvre, et nous vous ferons moins courir. » Si Alice avait prévu cette jonction, elle aurait refusé d’être de la partie, mais un peu par intérêt, un peu par curiosité, elle pensa qu’elle ne devait pas se rétracter, et ils partirent tous les six. Les jeunes Musgrove choisirent la promenade ; Maria en proposa une autre ; mais Louisa et Wentworth avaient pris les devans ; il fallut bien les suivre. Maria s’empara du bras de son mari, Henriette de celui d’Alice : il était facile de voir qu’elle brûlait de rejoindre Louisa et le capitaine. Alice, qui n’aimait à gêner personne, profita de l’occasion que lui offrit un sentier étroit où on ne pouvait aller deux de front pour se séparer d’Henriette, et rester en arrière avec son beau-frère et sa sœur.

Cette promenade n’était pas sans plaisir pour elle : elle aimait à prendre de l’exercice et à faire à pied de longues courses ; le temps était délicieux, un beau jour d’automne brillant encore, mais sans trop de chaleur ; le soleil semblait prendre congé avec un doux