Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/119

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de venir donner un coup d’œil. On ne pouvait pas le trouvera redire dans un amoureux, et sitôt que le pinceau s’arrêtait, il faisait un saut pour venir regarder et admirer. Il était impossible de se fâcher contre un homme aussi encourageant, car son admiration lui faisait discerner une ressemblance avant qu’elle fût visible. Emma, quoiqu’elle n’approuvât point sa sagacité, rendait intérieurement justice à son amour et à sa complaisance.

Cette séance fut très-satisfaisante ; elle fut assez contente de l’esquisse, pour désirer de continuer. La ressemblance était assez bonne, l’attitude était heureuse, et comme elle avait l’intention d’améliorer un peu la figure, de relever la stature, et de la faire beaucoup plus élégante, elle se flattait de faire un très-joli portrait, qui remplirait la place qui lui était destinée, à la