Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/395

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

femme eût compris ce que sa fille lui disait. Elle songeait en elle-même au moyen d’échapper, sans impolitesse, à la lecture de la lettre de Jeanne, et se proposait de se sauver sous un prétexte quelconque, lorsque mademoiselle Bates, se tournant vers elle, demanda toute son attention.

« La surdité de ma mère, dit-elle, est peu de chose, comme vous voyez ; rien du tout. Il faut seulement élever la voix et répéter ce qu’on dit deux ou trois fois, et elle entend parfaitement ; mais à la vérité, elle est accoutumée à ma voix. Mais il est très-remarquable qu’elle entende Jeanne mieux que moi. Jeanne parle si distinctement. Elle ne trouvera pas la grand’maman plus sourde qu’elle n’était il y a deux ans, chose bien surprenante, à l’âge où est ma mère. Et il y a deux ans, comme vous savez, qu’elle est partie