Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/546

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absolument inutiles. C’est, à la vérité, nous donner des soufflets à nous-mêmes ! Comme je le disais hier à M. Cole, je suis honteuse de regarder notre nouveau grand piano-forté dans la salle de compagnie, moi qui ne connais pas une seule note, et nos petites filles qui ne font que commencer, et qui, peut-être, n’apprendront jamais rien : et que la pauvre Jeanne Fairfax, qui est grande musicienne, n’ait pas un seul instrument, pas même une misérable épinette pour s’amuser. Je le disais encore hier à M. Cole ; et il était de mon avis : mais il aime tant la musique, qu’il n’a pas pu s’empêcher de faire cet achat, espérant que quelques-unes de nos voisines auraient la complaisance, de temps en temps, d’en faire un meilleur usage que nous ; c’est, en vérité, la seule raison qui l’ait engagé à l’acheter. Autrement, nous devrions être