Page:Austen - La Nouvelle Emma T4.djvu/97

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mépris. Elle vit bien clairement que la jalousie en était la véritable cause. Jeanne la regardait comme sa rivale : il n’était donc plus étonnant qu’elle eût refusé ses offres de service. Une promenade dans la voiture d’Hartfield eût été un tourment pour elle, et les mets venant de la même maison se seraient convertis en poison. Elle comprit tout cela, et s’avoua à elle-même, autant que sa mauvaise humeur pût le lui permettre, que Jeanne Fairfax était digne de la bonne fortune qui l’attendait. Mais la pauvre Henriette était un tel fardeau, qu’elle en avait assez sans en chercher d’autre. Emma craignait beaucoup que cette seconde attente trompée ne fût plus sévèrement sentie que la première. Vu la supériorité de l’objet qu’elle perdait, cela devait arriver, ainsi qu’à cause de la solidité de caractère qu’elle avait acquise. Néan-