Page:Austen - La nouvelle Emma T2 1817 Vienne.djvu/12

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ne au monde à qui elle s’ouvrît avec moins de réserve qu’à sa femme : personne à qui elle pût raconter, avec la conviction d’être écoutée et comprise, toujours intéressante et intelligible, ses petites affaires, ses arrangemens, les peines qu’elle souffrait et les plaisirs qu’elle goûtait auprès de son père. Elle ne pouvait rien dire d’Hartfield qui n’interressât madame Weston, et une demi-heure de tête-à-tête employée à parler de ces petites affaires d’où dépend le bonheur de la vie privée, fut la première satisfaction dont elles jouirent. Le plaisir qu’elles venaient de goûter était peut-être supérieur à tout ce que la visite entière leur en procurerait, quoique cette demi-heure n’en fît pas partie ; mais la vue seule de madame Weston, son souris, sa voix, tout cela ravissait Emma ; elle prit le parti de songer le moins possible aux singularités de M. Elton, à tout ce qui pourrait lui déplaire, et de s’amuser de tout. La maladie d’Henriette était connue ; il y avait assez