Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/113

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cita tous deux sur leur union d’une manière qui prouvait qu’elle n’avoit aucun doute sur leur bonheur futur.

La réception de Mr. Bennet, ne fut pas si cordiale. Son air étoit sévère, et il ouvrit à peine la bouche. L’assurance parfaite de Lydie et de son époux étoit en effet d’une impudence choquante. Elisabeth en étoit indignée, et même l’indulgente miss Bennet ne trouvoit point d’excuse pour sa sœur. Lydie étoit toujours la même ; toujours étourdie, bruyante, pleine de confiance en elle-même ; sans jugement, sans tact et sans timidité. Elle s’adressoit successivement à chacune de ses sœurs pour recevoir des complimens de félicitations, et lorsqu’enfin tout le monde fut assis elle regarda autour d’elle, et dit en riant, qu’il y avoit bien long-temps qu’elle avoit quitté la maison.

Wickham n’étoit pas plus embarrassé qu’elle, et il avoit tant de grâce dans les manières, et tant de talent pour se faire bien vouloir de tout le monde, que s’il avoit été possible d’oublier son caractère et les circonstances qui avoient précédé le mariage, la famille auroit été contente de lui.

Elisabeth, qui savoit mieux que personne ce que cachoit cet extérieur séduisant, ne pouvoit concevoir un tel degré d’effronterie.