Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/132

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« Je n’ai pas dit cela du tout ; mais je suis résolue de faire ce que je croirai qui me conviendra, sans me laisser arrêter par des considérations qui me sont étrangères. »

« Voilà donc votre dernier mot ? Eh bien ! je vous déclare qu’il n’en sera rien. J’étois venue pour vous sonder. J’espérois de vous trouver raisonnable : vous ne l’êtes point : votre ambition sera déçue : vous ne réussirez pas. „ Elle continua à lui parler de ce ton-là jusqu’au moment où elles se trouvèrent près de la voiture. Elle ajouta alors brusquement. “ Je ne prends point congé de vous, je ne vous charge de rien pour votre mère. Vous ne méritez point d’égard. J’emporte un sentiment de véritable indignation. „

Elisabeth ne fit aucune réponse, et rentra tranquillement dans la maison. Sa mère courut à sa rencontre en lui demandant pourquoi milady n’étoit pas entrée.

« Elle étoit pressée, » dit Elisabeth : “ elle n’a pas voulu s’arrêter. »

« Elle a un beau port cette femme ! Bonne façon ! Elle est prodigieusement polie ! Car je suppose qu’elle est venue tout exprès pour nous donner des nouvelles des Collins. Elle n’avoit rien à nous dire de particulier , je pense ? »

Elisabeth répondit un peu vaguement