Page:Austen - Orgueil et Préjugé.djvu/68

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chose de nouveau. Enfin milady sonna, et fit mettre les chevaux à sa voiture pour renvoyer les dames au presbytère.

(Dans une conversation qu’Elisabeth a avec le colonel Fitz-William, à la promenade, celui-ci raconte que Bingley a de grandes obligations à Darcy pour l’avoir empêché de faire un mariage d’inclination peu convenable. Elle comprend qu’il est question de sa sœur aimée dont elle a reçu une lettre fort triste ; et elle veut beaucoup de mal à Darcy de s’être mêlé de cette affaire. Elle prend la chose tellement à cœur qu’elle en est malade pendant deux ou trois jours.)

Le lendemain Elisabeth étoit occupée à écrire à sa sœur pendant que Mad. Collins et Marie étoient allées au château lorsqu’elle entendit sonner à la porte.

Sa première idée fut que c’étoit le colonel Fitz-William, qui déjà une fois étoit venu un peu tard dans la soirée, et qui peut-être passoit pour s’informer de sa santé. Mais elle fut bien étonnée en voyant entrer Mr. Darcy lui-même. Il lui demanda d’un air d’empressement et d’embarras des nouvelles de sa santé, et s’excusa de sa visite sur l’extrême désir qu’il avoit d’apprendre d’elle même qu’elle étoit mieux. Elle répondit avec une politesse froide. Il s’assit ; resta quelques