Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/141

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Le dîner fut fort beau, il y avoit bien tous les services et tous les laquais que Mr. Collins avoit annoncés ; et comme il l’avoit aussi prédit, il prit sa place au bout de la table, d’après le désir de sa Seigneurie. Il découpoit, mangeoit et louoit tout avec un plaisir parfait ; chaque mets étoit recommandé à son tour d’abord par Mr. Collins, et ensuite par Sir Williams, qui avoit assez recouvert l’usage de ses sens pour pouvoir répéter ce que disoit son gendre ; Elisabeth s’étonnoit que Lady Catherine eût la patience de supporter tout cela, au contraire, elle paroissoit très-flattée de leur extrême admiration, et sourioit fort gracieusement, surtout lorsque quelques mets sembloient être nouveaux pour eux. La conversation étoit loin d’être animée ; Elisabeth auroit causé très-volontiers, si elle en avoit eu l’occasion, mais elle étoit placée entre Charlotte et Miss de