Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais deviné, et ce qu’elle avoit même de la peine à croire ; elle auroit voulu pouvoir attribuer ce changement à l’amour qu’elle auroit tant désiré qu’il ressentît pour son amie ; elle l’étudioit sérieusement, et l’observoit avec soin chaque fois qu’elles alloient à Rosing, ou qu’il venoit lui-même à Hunsford ; cependant, le résultat de ses observations ne flattoit point ses vœux ; sûrement les yeux de Mr. Darcy étoient souvent tournés sur Elisabeth, mais on pouvoit contester l’expression de ce regard ; c’étoit un regard scrutateur, et quelquefois l’observateur le plus impartial auroit cru y voir autant de distraction que d’admiration.

Deux ou trois fois Mistriss Collins avoit insinué à Elisabeth que Mr. Darcy étoit prévenu en sa faveur, mais celle-ci avoit toujours ri de cette idée, et Charlotte n’avoit pas voulu s’appesantir sur ce sujet, dans la crainte de faire naître des espérances