Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 2.djvu/211

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— Je puis dire que dès le premier jour que je vous ai connu, votre manière d’être m’a dévoilé toute votre arrogance, votre amour-propre et votre mépris pour les autres ; voilà les premières causes de cette aversion que les evénemens qui se sont succédé depuis lors ont rendue insurmontable. Il n’y avoit pas long-temps que je vous connoissois, que je sentois déjà que vous étiez le dernier homme du monde, auquel j’eusse pu désirer d’unir mon sort.

— Vous en avez dit assez, Madame ; je connois maintenant vos sentimens ; il ne me reste plus qu’à rougir de ceux que j’ai éprouvés ; pardonnez-moi de vous avoir importunée si long-temps, et recevez tous les souhaits que je fais pour votre bonheur.

En finissant ces mots, il se hâta de quitter la chambre, et l’instant d’après Elisabeth l’entendit sortir de la maison.