Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/104

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dans ses manières depuis qu’elle ne l’avoit vu, chaque phrase qu’il prononçoit augmentoit son embarras, et toute l’inconvenance qu’il y avoit à ce qu’elle se trouvât chez lui, se représenta à son esprit plus vivement encore : ce peu de minutes qu’elle passa ainsi lui parurent les plus malheureuses de sa vie. Il ne sembloit pas être beaucoup plus à son aise ; son ton n’étoit pas si froid qu’à l’ordinaire ; mais il répéta si souvent les mêmes questions sur le moment où elle avoit quitté Longbourn et le temps qu’elle avoit déjà passé dans le Derbyshire, et c’étoit d’une manière si embarrassée, qu’on voyoit bien l’agitation de son esprit.

Enfin, ces idées parurent l’abandonner, et après être resté quelques momens sans dire un mot, il sembla se recueillir subitement, et prit congé. Mr. et Mistriss Gardiner s’approchèrent alors en se récriant sur la beauté de sa figure, mais