Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/128

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connoissoit bien plus Mr. Darcy qu’ils n’avoient cru d’abord, et il étoit aussi trés-clair à leurs yeux, qu’il étoit fort amoureux d’elle : il y avoit bien là de quoi éveiller leur attention, mais non de quoi justifier des questions indiscrètes.

Les pensées d’Elisabeth, étoient encore plus à Pemberley ce jour-là que la veille, et quoique la soirée lui parut longue, elle ne le fut cependant pas assez pour qu’elle pût parvenir à s’expliquer ses propres sentimens. Éprouvoit-elle toujours de l’éloignement pour Darcy ? Voilà ce qu’elle se demandoit pendant la nuit ; mais il y avoit long-tems que sa haine s’étoit évanouie ; elle étoit honteuse des préjugés auxquels elle s’étoit laissée aller ; il avoit été si poli et si prévenant pour elle, il avoit pardonné l’injustice de sa conduite ; enfin il oublioit les amers reproches dont elle avoit accompagné son refus. Le changement complet de ses manières ne pouvoit être attribué