Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/150

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En disant cela, elle fondit en larmes, et pendant quelques momens elle ne put prononcer un seul mot. Darcy, dans la triste incertitude où il étoit, osoit à peine exprimer l’intérêt qu’il prenoit à elle, et la regardoit en silence. Enfin, elle reprit la parole : — Je viens de recevoir une lettre de Jane contenant d’affreuses nouvelles ! elles ne pourront être secrètes pour personne. Ma sœur cadette a abandonné tous ses amis, elle est en fuite ! Elle s’est mise au pouvoir de Mr. Wikam ! Ils sont partis ensemble de Brighton. Vous le connoissez trop bien pour douter du reste. Elle n’a ni fortune ni aucun autre avantage qui puissent l’engager à l’épouser ; elle est perdue pour toujours !

Darcy étoit muet d’étonnement. — Oh quand je pense que j’aurois pu prévenir cela ! ajouta-t-elle d’une voix encore plus agitée, moi qui savois ce qu’il