Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/185

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femme qui craignoit toujours, quoiqu’on pût lui dire, qu’il ne fût tué en duel.

Mistriss Gardiner et ses enfans devoient passer encore quelques jours à Longbourn ; elle partageoit les soins qu’il falloit prodiguer à Mistriss Bennet, et procuroit à ses filles quelque distraction dans les momens de calme. Mistriss Phillips venoit aussi les voir souvent, dans l’intention disoit-elle, de leur donner du courage et de les amuser, mais comme elle avoit toujours quelque chose de nouveau à raconter sur la folie et l’extravagance de Wikam, elle s’en alloit rarement sans les laisser encore plus abattues, qu’elle ne les avoit trouvées.

Toute la ville de Meryton sembloit prendre plaisir à accuser et à condamner l’homme que trois mois auparavant elle regardoit comme un ange descendu du ciel. On prétendoit qu’il devoit à tous les marchands ; que ses intrigues, qu’on