Page:Austen - Orgueil et Préjugé (Paschoud) 3.djvu/19

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ai si souvent satisfait ma folie par de vains et injustes soupçons ! quelle humiliation ! mais elle est juste. Je n’aurois pas été plus aveugle si j’avois eu de l’amour ! la vanité et non l’amour a été ma folie ! Flattée de la préférence de l’un, offensée du dédain de l’autre, j’ai, dès le commencement, accueilli la prétention et l’ignorance et banni la raison ; je ne me suis pas connue moi-même jusqu’à présent. — D’elle à Jane, et de Jane à Bingley, ses pensées la ramenèrent bientôt à l’idée que l’explication de Mr. Darcy à leur égard, ne lui avoit pas paru convaincante, et elle la relut. Comme elle la trouva différente à la seconde lecture ! Comment auroit-elle pu ne pas ajouter foi à ses protestations sur un sujet, lorsqu’elle avoit été obligée d’en reconnoître la vérité sur un autre. Il déclaroit qu’il n’avoit pas du tout soupçonné l’attachement de sa sœur ; et elle se souvint