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Orgueil

Mais pourquoi M. Darcy se rendait si souvent au presbytère, était chose plus difficile à comprendre ; ce ne pouvait être pour y jouir de la conversation, car souvent il y demeurait plus d’un quart d’heure sans dire un seul mot, et lors même qu’il parlait, il semblait que ce fût pour lui un effort pénible, un sacrifice aux convenances, non un plaisir : rarement il paraissait se divertir ; Mme Colins ne pouvait définir une telle conduite, et le colonel Fitz-William en se moquant parfois de l’humeur taciturne de son cousin, prouvait qu’il n’avait point coutume d’être toujours ainsi, ce que, sans cela, elle n’aurait pu savoir, le connaissant peu ; elle eût bien aimé à se persuader que ce changement était causé par l’amour, et que l’objet de cet amour était son amie Élisabeth. Elle résolut donc de chercher à le découvrir, et pour cela elle étudia fort attentivement les démarches, les moindres discours de Darcy lorsqu’il venait à Hunsford ou