Page:Austen - Orgueil et Prevention 2.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
ET PRÉVENTION

ils disposés à être mécontens, ou même trop pauvres, elle accourait au village décider leur différend, faire taire leurs plaintes, et croyait en les grondant leur apporter la paix et l’abondance.

Le plaisir de dîner à Rosings se répétait à peu près deux fois la semaine et, hormis l’absence de sir William qui les obligeait à n’avoir plus qu’une partie, toutes ces visites se passaient comme la première ; leurs autres engagemens furent peu nombreux, les voisins étant pour la plupart des gens du bel air, dont le genre de vie ne convenait point à Mme  Colins. Le manque de société ne déplut point à Élisabeth ; lorsqu’elle s’entretenait avec Charlotte, les heures s’écoulaient rapidement, d’ailleurs elle ne manquait point de livres, et le temps étant fort beau pour la saison, se promener était pour elle une occupation fort agréable. Sa promenade favorite, et où elle allait fréquemment lorsque les Colins faisaient leur visite à lady Catherine, était une grande allée fort couverte, au centre de