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ORGUEIL

rencontrer à l’église. Eh bien, le lundi matin arriva, et j’étais si agitée, si impatiente, je craignais que quelque événement imprévu ne vînt différer la cérémonie ; oh ! j’en serais devenue folle de chagrin ! et puis, pendant que je m’habillais, ma tante n’est-elle pas venue me sermoner, avec un air si sérieux que j’ai vraiment cru qu’elle me lisait un sermon ; mais grâces au ciel, je n’en ai point entendu dix mots, car je pensais, comme vous pouvez le croire, à mon cher Wickham, je mourais d’envie de savoir, s’il se marierait avec son habit bleu.

« Enfin nous déjeûnâmes à dix heures, comme de coutume, et j’ai cru que nous n’aurions jamais fini, car à propos, il faut que vous sachiez que mon oncle et ma tante ont été bien désagréables tout le temps que j’étais chez eux : je ne suis pas sortie une seule fois ; cela est-il croyable ? j’y suis cependant restée quinze jours ; pas une pauvre soirée, ni assemblée d’aucune espèce ; il est vrai que