Page:Austen - Orgueil et Prevention 3.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
236
ORGUEIL

dant, désirant même ma déclaration.

» — Je vous ai alors trompé bien innocemment, je vous assure ; peut-être même que le peu de soins, le peu de désirs que je témoignais de vous plaire, a pu, mon caractère ne vous étant pas connu, servir à vous abuser. Oh ! combien vous avez dû me détester après cette entrevue !

» — Vous détester ? J’étais peut-être courroucé, mais mon courroux a bientôt commencé à prendre une juste direction.

» — J’ose à peine vous demander ce que vous pensâtes de moi, lors de notre rencontre à Pemberley ; vous me blâmiez d’y être venue ?

» — Non, vraiment, mais ma surprise fut grande.

» — Elle ne pouvait surpasser celle que j’éprouvai en me voyant si bien accueillie par vous. Ma conscience me disait que je ne méritais aucune attention particulière, et j’avoue que je ne m’attendais pas à en recevoir plus qu’on ne m’en devait.