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ET PRÉVENTION.

Ils furent joints dans la salle à manger, par Mary et Kitty, qui toutes deux avaient été trop occupées, pour paraître plus tôt ; la première venait de son piano, et l’autre de sa toilette ; elles paraissaient cependant l’une et l’autre fort calmes ; aucun changement ne s’apercevait en elles ; sinon, que la perte de sa sœur favorite, et les reproches qu’elle avait essuyés sur cette affaire, avaient donné à Kitty un air encore moins aimable qu’à l’ordinaire ; quant à Mary, peu d’instans après qu’ils furent à table, elle se trouva assez maîtresse d’elle-même, pour dire à demi-voix à Élisabeth, d’un air grave et réfléchi :

« Cette affaire est des plus malheureuses, et sera long-temps la fable du voisinage ; mais il faut s’efforcer de mettre un frein aux discours des malveillans, et verser dans nos cœurs affligés, le baume si doux, que l’amitié sait offrir aux êtres les plus infortunés. » Alors voyant qu’Élisabeth ne semblait point disposée