Page:Austen - Persuasion.djvu/115

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rendront le pays agréable, et puis, elle sera bien aise d’avoir ici un médecin à sa portée, en cas d’une nouvelle attaque. Je trouve bien triste que ces excellentes gens, qui ont fait du bien toute leur vie, passent leurs dernières années dans un endroit tel qu’Uppercross, où, excepté notre famille, ils n’ont personne à voir. Ses amis devraient l’engager à venir : il aurait facilement une dispense de résidence. Mais pourra-t-on lui persuader de quitter sa paroisse ? Il est si scrupuleux ! Ne trouvez-vous pas qu’il l’est trop, et qu’il y a une conscience exagérée à sacrifier sa santé pour des devoirs qu’un autre remplirait aussi bien ? S’il venait à Lyme, il ne serait qu’à six lieues, et pourrait savoir ce qui se passe dans sa paroisse. »

Anna sourit plus d’une fois pendant ce discours. Elle était aussi prête à sympathiser avec Henriette qu’avec Benwick. Elle dit tout ce qu’on pouvait dire de raisonnable et d’à-propos. Elle comprenait les droits du docteur Shirley à la retraite et la nécessité d’un remplaçant ; elle poussa l’obligeance jusqu’à insinuer qu’il vaudrait mieux que ce dernier fût marié.

« Je voudrais, dit Henriette très contente, que lady Russel demeurât à Uppercross et fût dans l’intimité du docteur. On m’a toujours dit qu’elle a une