Page:Austen - Persuasion.djvu/139

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Je laisse ce point à décider au lecteur.

Le bon vouloir d’Anna cependant n’en fut point diminué. Elle dit qu’on la flattait trop, et continua à questionner.

« Oh ! il parle de vous dans des termes… »

Marie l’interrompit :

« Je vous assure, Charles, que je ne l’ai pas entendu nommer Anna deux fois.

— Je n’en sais rien, mais il vous admire beaucoup. Sa tête est remplie des lectures que vous lui avez recommandées, et il désire en causer avec vous. Il a découvert… oh ! je ne puis me rappeler quoi, quelque chose de très beau. Il expliquait cela à Henriette, et, parlant de vous, il prononçait les mots : élégance, douceur, beauté. Oh ! je l’ai entendu, Marie ; vous étiez dans l’autre chambre : il ne pouvait tarir sur les perfections de miss Elliot.

— Il faut convenir, dit Marie avec vivacité, que, s’il a dit cela, ce n’est pas à sa louange : sa femme est morte en juin dernier. Un cœur pareil n’est pas désirable ; n’est-ce pas, lady Russel ?

— Et je vous affirme que vous le verrez bientôt, dit Charles, il n’a pas eu le courage de venir au cottage, mais il trouvera quelque jour la route de Kellynch, comptez-y. Je lui ai dit que l’église méritait d’être vue,