Page:Austen - Persuasion.djvu/141

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sur son livre, et ne saura pas si on lui parle, ou si on laisse tomber ses ciseaux. Croyez-vous que lady Russel aime cela ? »

Lady Russel ne put s’empêcher de rire : « En vérité, dit-elle, je n’aurais pas supposé que l’opinion d’une personne calme et positive comme moi pût être appréciée si différemment. Je suis vraiment curieuse de voir celui qui peut donner lieu à des idées si opposées. Il faut le décider à venir ici. Soyez sûre, alors, Marie, que je dirai mon opinion ; mais je suis décidée à ne pas le juger d’avance.

— Vous ne l’aimerez pas, je vous en réponds. »

Lady Russel causa d’autre chose. Marie parla avec animation de la rencontre de M. Elliot.

« C’est un homme, dit lady Russel, que je ne désire pas voir. Son refus d’être en bons termes avec le chef de la famille m’a laissé une impression défavorable. »

Cette réflexion abattit l’enthousiasme de Marie et l’arrêta court dans sa description.

Anna n’osa faire de questions sur Wenvorth, mais elle sut qu’il était moins inquiet à mesure que Louisa se remettait. Il n’avait pas vu Louisa et craignait tellement l’émotion d’une entrevue avec elle, qu’il avait résolu de s’absenter une dizaine de jours. À