Page:Austen - Persuasion.djvu/150

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sabeth et son amie n’avaient pas pris froid la nuit dernière.

Quand les politesses furent échangées, Sir Walter présenta sa plus jeune fille, et Anna, souriante et rougissante, montra à M. Elliot le joli visage qu’il n’avait point oublié.

Il fut aussi charmé que surpris ; ses yeux brillèrent de plaisir ; il fit allusion au passé, et sollicita les droits d’une ancienne connaissance. Sa physionomie parut à Anna aussi agréable qu’à Lyme. Ses manières étaient si aisées, si charmantes, qu’elle ne pouvait le comparer qu’à une seule personne.

Il s’assit et anima la conversation. Il savait choisir ses sujets, s’arrêter quand il fallait. Son ton, ses expressions annonçaient beaucoup de tact. Il demanda à Anna ce qu’elle pensait de Lyme, et s’étendit surtout sur l’heureux hasard qui les avait réunis dans la même auberge.

Quand elle lui raconta leur voyage à Lyme, il regretta doublement sa soirée solitaire dans la chambre voisine. Il avait entendu des voix joyeuses, et aurait souhaité de se joindre à eux, mais il ne soupçonnait guère qu’il pouvait y prétendre. Cela le guérirait, dit-il, de cette absurde habitude de ne questionner jamais. Bientôt, sentant qu’il ne devait pas s’adresser unique-