Page:Austen - Persuasion.djvu/167

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pensière, et naturellement elle ne pourra parler que de dentelles et de chiffons. Je veux cependant tirer parti de Mme Wallis. Elle est très riche, et il faut qu’elle achète toutes les choses chères que j’ai en ce moment. »

Anna était allée plusieurs fois chez son amie avant que l’existence de celle-ci fût connue à Camben-Place. À la fin, il fallut en parler. Sir Walter, Élisabeth et Mme Clay revinrent un matin de Laura-Place avec une invitation imprévue de lady Dalrymph pour cette même soirée qu’Anna devait passer chez son amie. Elle était certaine que lady Dalrymph les invitait parce qu’étant retenue chez elle par un refroidissement, elle était bien aise d’user de la parenté qui s’était imposée à elle. Anna s’excusa en disant qu’elle était invitée chez une amie de pension. Élisabeth et Sir Walter, qui ne s’intéressaient guère à cela, la questionnèrent cependant, et quand ils surent de quoi il s’agissait, se montrèrent l’une dédaigneuse, l’autre sévère.

« Westgate-Buildings, dit Sir Walter, et c’est miss Elliot qui va là ! Une Mme Shmith ! une veuve ! Et qui était son mari ? un des cinq mille Shmith qu’on rencontre partout ! Et qu’a-t-elle pour attirer ? Elle est vieille et malade. Sur ma parole, miss Anna Elliot, vous avez un goût extraordinaire ! Tout ce qui révolte les