Page:Austen - Persuasion.djvu/172

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M. Elliot n’était pas ouvert : le bien ou le mal n’excitait en lui aucun élan de plaisir ou d’indignation. Pour Anna, c’était un grand défaut : elle adorait la franchise et l’enthousiasme.

Elle se fiait plus à la sincérité de ceux qui disent parfois une parole irréfléchie qu’à ceux dont la présence d’esprit ne fait jamais défaut, et dont la langue ne se trompe jamais. M. Elliot savait plaire à tous ; il lui avait parlé ouvertement de Mme Clay, et cependant il était aussi aimable avec elle qu’avec toute autre. Lady Russel en voyait plus ou moins que sa jeune amie, car elle n’avait aucune défiance. Elle ne pouvait imaginer un homme plus parfait, et rien ne lui eût été plus doux que de voir sa bien-aimée Anna lui donner la main dans l’église de Kellynch, au prochain automne.