Page:Austen - Persuasion.djvu/192

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encore trop pénible, mais bientôt il ajouta en souriant :

« Cette journée cependant a eu des conséquences qui ne sont pas terribles. Quand vous eûtes la présence d’esprit de suggérer que c’était à Benwick de trouver un médecin, vous ne pensiez guère que c’était lui qui avait le plus d’intérêt à la guérison de Louisa.

— Cela est certain. Mais j’espère que ce sera un heureux mariage. Ils ont tous deux de bons principes et un bon caractère.

— Oui, dit-il, mais ici finit la ressemblance. Je les souhaite heureux de toute mon âme. Ils n’auront ni lutte à soutenir, ni caprices, ni opposition, ni retards. Tout cela est beaucoup plus que… »

Il s’arrêta : un souvenir soudain lui donna un peu de cette émotion qui faisait rougir Anna et lui faisait tenir les yeux baissés, il affermit sa voix, et continua :

« J’avoue que je trouve entre eux une différence d’esprit trop grande. Louisa est une aimable jeune fille, douce et assez intelligente, mais Benwick est quelque chose de plus. C’est un homme instruit, un esprit délicat, et j’avoue que je suis étonné de son choix. S’il avait été préféré par elle et l’eût aimée par reconnaissance, c’est différent ; mais il semble, au