Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/164

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qu’elle adressait ses discours. Elle lui avait déjà raconté son histoire cinq ou six fois ; Elinor savait toutes les particularités de son mariage et de celui de ses filles, tous les détails de la maladie de monsieur Jennings, tout ce que le pauvre cher homme lui avait dit en mourant, etc. Lady Middleton plaisait mieux à Elinor, mais elle eut bientôt remarqué qu’elle ne parlait pas, parce qu’elle n’avait rien à dire, et que ce calme, qui d’abord allait assez bien à sa belle physionomie et lui donnait un grand air de décence et de retenue, n’était qu’un manque total d’idées et de sentimens. On restait toujours avec elle au même point ; et depuis sa première visite à la chaumière, toujours également froide et polie, leur liaison ne s’était pas avancée d’une ligne.