Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/258

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ces, quand je me promenais, de les voir tourbillonner autour de moi, emportées par le vent ou entraînées dans le ruisseau ! Quel sentiment de douce mélancolie m’inspiraient ces arbres défeuillés, cet air sombre d’automne, ces feuilles jaunes et flétries qui résonnaient sous mes pas. Actuellement personne ne les admire, personne ne les regarde, on les dédaigne, et on se hâte de les ôter.

— Tout le monde, dit Elinor, n’a pas la même passion que vous pour les feuilles mortes.

— Non, il est vrai, mes sentimens sont rarement partagés et compris. Mais quelquefois ils l’ont été, dit-elle avec un profond soupir ! il suffit d’un seul être qui sente comme moi… Elle se tut et tomba pour quelques instans dans une profonde rêverie. Elle en sortit