Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/496

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qui prouvait au moins qu’il reconnaissait ses torts, et empêchait qu’on le crût un homme sans principes de morale et d’humanité, qui aurait cherché à gagner l’affection d’une pauvre jeune fille, sans amour et sans une intention honorable. Bonne Elinor ! elle ignorait encore combien un tel caractère est commun dans le grand monde ! combien d’hommes vraiment cruels se font un jeu d’inspirer un sentiment qu’ils ne partagent pas, de blesser à mort un cœur innocent et sensible, et d’assimiler ainsi, dans leurs plaisirs criminels, l’imprudente jeune fille qui les écoute, au gibier qu’ils poursuivent, et qu’ils blessent ou tuent sans remords. Elinor n’avait pas cette idée de Willoughby ; elle se rappelait cet air de franchise et de bonté qui dès le pre-