Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/595

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arriver qu’à son premier séducteur, qu’elle avait abandonné, et tout donnait lieu de penser que dès lors elle s’était toujours plus enfoncée dans le mal. Mon frère en se séparant d’elle pour raison d’inconduite, n’avait pas été obligé de lui rendre toute sa fortune, et ce qu’il lui donnait annuellement ne pouvait lui suffire. J’appris de lui qu’une autre personne s’était présentée pour toucher cette rente ; il imaginait donc, et avec un calme dont je fus révolté, que ses extravagances l’avaient obligée de disposer dans un moment de pressant besoin de la seule chose qui lui restât pour vivre. Je ne pus supporter cette idée ; ma cousine, l’amie de mon enfance, l’amante de ma jeunesse, ma sœur, mon Elisa réduite à la misère, me poursuivait sans relâche. Je re-