Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/127

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long-temps avec ma cousine Lucy. Pas une créature humaine ne s’en est doutée, excepté Anna. Auriez-vous cru cela possible ? Quant à leur amour il n’y a rien là d’extraordinaire : Lucy est gentille, elle est vive, alerte, et précisément de cette espèce de jeunes filles qui plaisent aux garçons timides, parce qu’elles font toutes les avances, Mais que cette amourette soit allée si loin et depuis si long-temps, sans que personne l’ait su ni soupçonné, c’est cela qui est étrange. Je ne les ai jamais vus ensemble, car je suis bien sûre que je l’aurais tout de suite deviné. Mais ce grand secret était si bien gardé que ni madame Ferrars, ni votre belle-sœur ne le soupçonnaient, ni personne au monde. C’était dans la famille à qui caresserait le plus Lucy ; Edward y venait fort peu. Voilà