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XVIII

L’ODEUR DES FOINS

Le jour baisse ; les pins, qu’un vent tiède balance,
Du couchant sur nos fronts bercent les reflets d’or ;
Le vallon se recueille et le champ fait silence :
Dans le pré cependant les faneurs sont encor.

Les laboureurs lassés, remontant à la ferme,
Ramènent les grands bœufs au pesant attirail ;
Chacun songe au repos, chacun rentre et s’enferme ;
Les faneurs dans le pré sont encore au travail.

Les voyez-vous là-bas, au bord de la rivière,
Marcher à pas égaux, d’un rhythme cadencé ?
Ils mettent à profit ce reste de lumière
Pour unir le travail dès l’aube commencé,