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LA VIE RURALE.

Tandis que mon courlis prêchait, une alouette
Rêvant à ses amours achevait sa toilette,
Et deux pigeons, posés sur le toit du hangar,
Échangeaient en sournois un langoureux regard.

Un corbeau, se plaçant près du saint personnage,
À sa propre vertu rendait bon témoignage :

« Le jour n’est pas plus pur que le fond de mon cœur. »

Sur quoi ses compagnons le bafouaient en chœur.

Pinsons, chardonnerets, rouges-gorges, mésanges,
Tenaient en même temps mille propos étranges.
Une pie élevait la voix ; un roitelet
Demandait la parole : « Écoutez, s’il vous plaît ;
Tout petit que je suis, j’ai quatre mots à dire. »
Mais, au lieu de silence, on faisait un long rire.

« Il est, près d’une source au limpide miroir,
Une jeune colombe heureuse de s’y voir,
Chantait un oiseau blanc, caché sous la ramée ;
Il est, près d’une source, une colombe aimée.
Du jour où je la vis mon repos fut perdu.