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PRÉFACE.

qui contiennent de simples récits. Qu’il me suffise de dire pour ma justification — si c’en est une — qu’il y a eu là propos délibéré. La familiarité, ce me semble, n’a jamais été trop ennemie de notre poésie. Les noms de nos plus glorieux maîtres sont là pour l’attester. Est-ce bien, d’ailleurs, quand le siècle tend de plus en plus à la prose qu’il conviendrait de s’isoler superbement sur les hauteurs du lyrisme ? S’il est une muse, enfin, à qui certaines franchises doivent être accordées, c’est apparemment la muse agreste, celle qui va causant avec le bûcheron à la lisière du bois, avec la faneuse au bord du pré, et qui mettrait volontiers sa gloire à être écoutée des paysans de sa vallée.

Un mot en unissant sur la contrée où se passent les principales scènes de ce livre :

Le Luberon est une montagne du midi de la France qui, par la beauté sauvage de ses pentes et par l’éclat de la lumière dont se révèlent ses flancs couverts de bois, aurait des droits à la célébrité. Si cette chaîne s’élevait dans la Phocide, dans l’Attique ou dans la Thessalie, elle figurerait sans doute parmi les montagnes aux noms immortels dont le groupe des muses fréquentait les ombrages et les fontaines.

Telle qu’elle est, elle n’a guère de chance d’attirer les