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II

CIEL GRIS

L’oiseau ne chante plus, mais le rameau soupire ;
Un doux gémissement s’exhale des forêts ;
Le ciel n’a plus d’éclat, mais il garde un sourire,
Et la tristesse même a, dit-on, ses attraits !

Un saule qui s’effrange, une meule de paille,
Une porte qui tourne avec un bruit plaintif,
Un moulin désœuvré dont la fenêtre bâille,
Tout cela garde encore un charme fugitif.

Sortons ; égarons-nous à travers les collines :
Pour alléger le cœur, il fait bon de marcher.
Peut-être est-il encor, même dans les épines,
De ces fleurs qu’en passant on aime à détacher.