Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
PENDANT LA GUERRE DE CRIMÉE.

Je vois étinceler le rougissant théâtre ;
L’incendie est partout aux rives de l’Euxin.
Courage, nobles sœurs, gauloise et britannique !
Frappez aux pieds le czar, l’homme à la foi punique,
Avant de le frapper au sein.

Ni trêve, ni repos ; les régiments fidèles
Étreignent, jour par jour, les rudes citadelles
Où l’aigle de Moscou dans le roc s’enferma.
Sous le feu, sous le fer, sous les canons sans nombre,
Ils gravissent, à rangs pressés, la ville sombre,
En criant le nom de l’Alma !

Il est digne de toi, digne de ton courage,
Ô France ! d’assumer le plus fort de l’ouvrage.
Fille des anciens preux aux rayonnants cimiers,
C’est toujours toi qui cours du pas le plus alerte ;
C’est toi dont les enfants sur la brèche entr’ouverte
S’élancent toujours les premiers.

Va donc, pour qu’il soit vrai que nul ne te résiste !
À ce tableau, pourtant, l’humanité s’attriste :
Carnages dans les champs, massacres sur les eaux.