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PRIÈRE DU MATIN.


Du penchant des coteaux, de la plaine fumante
Une tiède vapeur monte ; le sol fermente,
Il frémit sous le pied d’un tressaillement sourd.
Mon âme jette aussi vers vous son étincelle ;
Ô Dieu, père de tout, tendresse universelle,
Le monde entier reçoit et vous rend votre amour !

Oui, tout, l’oiseau qui chante et le vent qui soupire,
Tout vous aime, Seigneur, et tend à vous le dire.
Une voix monte à vous du brin du sénevé ;
Pour mieux vous adorer, il cherche un mot suprême,
Et ce mot, dans mon cœur, je le cherche moi-même,
Et je ne veux mourir qu’après l’avoir trouvé !