Page:Autran - Œuvres complètes, t5, 1877.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



X

L’aveugle ainsi chantait, quand, venant à renaître,
Le jour dora son front et sa barbe d’ancêtre.
Une acclamation, courant le long du bord,
Répondit à sa lyre et suspendit l’accord :
« Oh ! viens sur notre pont, viens, harmonieux sage !
Trop heureux le vaisseau qui t’offre le passage !
Assieds-toi sur la poupe, à la place des rois.
Qui parlait de loyer ? Un accent de ta voix
Suffit, large tribut qu’aucun autre n’égale !
Viens, viens, nous te rendrons à ta rive natale ;
Joyeux, nous, les enfants du ciel ionien,
De ramener à Smyrne un dieu concitoyen ! »


XI

Et le vaisseau partit, léger, la voile ouverte,
Et pendant qu’il fendait la vaste écume verte,