Page:Avenel - Chants et Chansons, 1889.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
160
Chants et Chansons.

Criminel, il est mort sur la terre étrangère ^
Comme il devait mourir : frappé par le remords.
France, pardonne-lui sa gloire mensongère…
Dieu saura le juger au tribunal des morts.
La tombe, c’est la paix. La lumière commence.
Laissons la Vérité rendre son jugement.
Pour le mieux oublier, oublions sa démence,
Et que notre pardon devienne un châtiment.
Honoré d’un grand nom, il exploita la gloire,
Se donnant d’un César tous les pompeux dehors.
Si son règne fait tache aux pages de l’histoire,
Dieu saura le juger au tribunal des morts.
Peuple, ne poursuis pas cet homme de ta haine ;
La pitié lui vaut mieux : il fut lâche à Sedan.
Sa mort doit affermir ta foi républicaine :
Un peuple souverain n’est jamais un tyran.
Devant l’abaissement de sa race maudite.
Montrons-nous citoyens, soyons bons, soyons forts.
Se venger d’un vaincu la tâche est trop petite :
Dieu saura le juger au tribunal des morts ^.

11 janvier 1873.

. Napoléon III est mort à l’âge de soixante-qnatre ans, en Angleterre, à trois lieues de Londres, dans le petit village de Chislehurst, le 9 janvier 1873, à dix heures quarante-cinq minutes du matin. (Voir la note Y à la fin du volume.)

. Nous soumettons aux méditations de ceux qui réclament un quatrième Napoléon comme empereur des Français, l’anagramme qui suit : Napoléon, empereur des Français,

donne, lettre pour lettre, la phrase suivante, qui peint assez bien l’état dans lequel tomberait le pays s’il était livré à un nouvel empire : Tai France, épuisée, perdra, son nom.