Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/142

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Cette revue des salons de peinture de 1765 n’était pas la première qu’eût faite Diderot. En 1761, Grimm l’avait déjà chargé du compte-rendu du Salon. Pour obliger son ami, il dirigea ses méditations du côté des beaux-arts, et ces pages de causeries merveilleuses « qui, au dire d’un contemporain compétent[1], ont créé la critique en France, » furent le résultat de ses réflexions.

Les tableaux dont il a fait une étude toute spéciale sont ceux de Greuze. Ces deux artistes étaient faits pour se comprendre, et se ressemblaient par certains côtés. La réforme théâtrale, que Diderot avait tentée, il la voyait accomplie jusqu’à un certain point par le peintre : l’Accordée de village, le Fils ingrat, la Mère bien-aimée, étaient des sujets que le critique aurait aimé à traiter. Aussi, c’est surtout dans les observations qu’ils lui suggéraient qu’il se complaît. Vernet aussi est son peintre favori, mais en le comparant au Poussin, il le trouve bien en arrière du côté de l’idéal[2].

    de Diderot à ses royaux correspondants, avait soin d’effacer tout ce qui était de nature à les blesser.

  1. M. Sainte-Beuve.
  2. Voy. Sainte-Beuve, Causeries du lundi.

    La note suivante a été dictée par M. Sainte-Beuve, en 1864 ou 1865, en réponse à une consultation que son secrétaire avait été chargé de lui demander : « On parle beaucoup de la statue de Voltaire, et elle se fera. Il paraît qu’à Langres on ne peut venir à bout d’en élever une à Diderot. Mais pourquoi à Langres ? Diderot appartient à la France. La vraie place d’une statue de Diderot est à Paris..... On y verrait le grand et chaleureux amateur qui a fondé la critique d’art en France, dans le négligé flottant de son costume, le cou nu, le front inspiré, et annonçant du geste cette conquête nouvelle. »