Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/150

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force lui fut de rester à Londres où il publia, mais sans faire beaucoup de bruit, l’Histoire naturelle de la Religion et quelques morceaux de moindre importance.

En 1756, deux ans après la chute de son premier volume, parut le second volume de l’Histoire d’Angleterre qui contenait la période comprise entre la mort de Charles Ier et la Révolution. Ce volume causa moins de déplaisir que le précédent au parti Whig, et fut, par conséquent, mieux reçu. L’histoire de la maison de Tudor, qui fut publiée en 1759, donna lieu aux mêmes clameurs que celles des deux premiers Stuarts.

Toutefois, malgré les variations auxquelles ses écrits avaient été exposés, ils ne laissaient pas que de lui rapporter de beaux bénéfices. « Il était devenu non-seulement indépendant, mais opulent. » Il était retiré en Écosse quand il reçut en 1763 du comte d’Hertford, qu’il ne connaissait pas du tout, l’invitation de l’accompagner à Paris. Le comte, qui venait d’être élevé aux fonctions d’ambassadeur, lui laissait entrevoir la perspective de le faire nommer bientôt secrétaire d’ambassade. Si attrayante que fût l’offre, Hume pourtant la déclina, parce qu’il avait de la répugnance à se lier avec les grands, et parce qu’il craignait, par son âge et son caractère, de se trouver dépaysé dans la société parisienne. Mais sur l’insistance du comte, il finit par accepter.

« Ceux qui n’ont aucune idée, dit-il, de l’étrange effet de la mode, ne pourront jamais imaginer la