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DIDEROT

au-dessous. Les Confessions n’existent-elles pas ! La querelle est finie[1]. »

Mais le travail auquel il s’était astreint pour composer son Essai sur les règnes de Claude et de Néron, avait épuisé ses forces. Son cerveau surmené, donna dès lors des signes d’affaiblissement. Il reconnaissait lui-même qu’il n’avait plus d’idées.

Le 19 février 1784, il fut attaqué d’un violent crachement de sang. « Voilà qui est fini, dit-il à sa fille, il faut nous séparer ; je suis fort, ce ne sera peut-être pas dans deux jours, mais deux semaines, mais deux mois, un an..... » À la fluxion de poitrine succéda la paralysie, puis l’hydropisie.

Le curé de Saint-Sulpice apprit sa maladie et vint le voir. « Mon père, dit madame de Vandeul, qui a laissé des détails très-circonstanciés sur la mort du Philosophe, le reçut à merveille, le loua de ses institutions sur la manière d’assister les malheureux, et lui parla sans cesse des bonnes actions qu’il avait faites et de celles qui lui restaient encore à faire ; il lui recommanda les indigents de son quartier et le curé les soulagea. Il venait visiter mon père deux ou trois fois la semaine, mais ils n’eurent ensemble aucune conversation particulière ; ainsi les matières théologiques ne purent se traiter autrement que les autres, comme il convient aux gens du monde. Mon père ne cherchait pas cette espèce de sujet, mais il ne s’y

  1. La première partie des Confessions parut en 1781, la seconde en 1788.