Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/41

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auxquels il contribuait, du reste, par son talent pour la composition musicale. On jouait sur le théâtre du château l’Engagement téméraire, sa première comédie qui avait déjà été représentée en 1747, chez M. Dupin, dans son beau domaine de Chenonceaux.

L’intrigue de M. de Francueil avec madame d’Épinay eut pour lui les suites les plus déplorables. C’est à propos de ces suites qu’il écrit à son amie[1], « Quant au genre de mes maux, tout ce que je puis vous dire, c’est que votre mari est un monstre et vous une adorable créature. Mais la sécurité où vous êtes sur votre santé m’effraye pour vous. »

La société de madame d’Épinay était alors des plus agréables : elle se composait, outre M. de Francueil, Jean-Jacques Rousseau, mademoiselle d’Ette et le chevalier de Valori ; de ses deux belles-sœurs : madame d’Houdetot, mariée au comte depuis l’année précédente, et la spirituelle Madame de Jully ; de Gauffecourt, homme de beaucoup d’esprit, très-aimable et très-gai[2], amené chez madame d’Épinay par la comtesse d’Houdetot ; puis, un peu plus tard, cette réunion s’augmenta de Duclos et de Saint-Lambert, avec

    Cette propriété se trouvait entre Épinay et Montmorency, près de Deuil et d’Ormesson.

  1. Mémoires de madame d’Épinay.
  2. C’est le même que Jean-Jacques, devenu tout à fait misanthrope, a accusé d’avoir voulu séduire Thérèse.

    Une particularité à signaler à propos de Gauffecourt, c’est que son portrait, peint par Nattier, a été gravé par Delvaux, et que cette estampe porte le nom de Gentil-Bernard. (Voir le Manuel de l’amateur d’illustrations, par M. J. Sieurin.)