Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/81

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avec sa fille aînée, passer deux ou trois mois dans sa propriété des Vordes, à Isles, en Champagne, et c’est en grande partie à ces absences annuelles, que nous devons la correspondance de Diderot.

Au moment où commence cette correspondance, tous les événements que nous venons de rapporter se sont accomplis. L’Encyclopédie est arrêtée, mais non pas abandonnée.

Il y avait à Paris, comme point de ralliement, deux ou trois salons où se discutaient les moyens de faire tête à l’orage, et de travailler en silence à mener l’entreprise à son terme. Le premier de ces salons pour le dévouement à la cause des sciences et des arts, pour la générosité des procédés et l’urbanité de l’accueil, était celui du baron d’Holbach.

Paul Thiry, baron d’Holbach, naquit à Heidelsheim, dans le Palatinat, vers le commencement de 1723 ; mais il vint fort jeune à Paris, où il fit son éducation. « Je n’ai guère rencontré, dit Meister, d’homme plus savant et plus universellement savant que M. d’Holbach[1] ; je n’en ai jamais vu qui le fût avec si peu d’ambition, même avec si peu de désir de le paraître ; sans le sincère intérêt qu’il prenait au progrès de toutes les lumières, de toutes les connaissances, sans le besoin véritable qu’il avait de communiquer aux autres tout ce qu’il

  1. Quelque système que forge mon imagination, disait Diderot, je suis sûr que mon ami d’Holbach me trouve des faits et des autorités pour le justifier.